Craving hugs so, so bad...
Bon… J’ai été à ce rendez-vous obligatoire vendredi dernier chez une psy et…
J’sais pas.
Je voulais pas y aller, si j’avais fermé ma grande gueule on en serait pas là, c’est à cause de moi et de mes mots maladroits tout ça, je veux plus lancer de discussion à propos de [un certain sujet] avec qui que ce soit en fait, vu le résultat c’est un traumatisme de plus au compteur...
Je donnerai quoi pour pouvoir revenir en arrière, en ce début de mois de décembre dernier ?
Les trois seules choses que je possède j’imagine, ma commode cassée, ma lampe de chevet qui prend la poussière, les deux seuls meubles que j’ai pu m’acheter en somme et mon vieil IPhone SE qui rend gentiment l’âme après m’avoir accompagnée 6 ans…
Et du coup je me serai pas levée avec l’envie de crier à la Terre entière qu’on m’a retenue trois jours en otage dans cette chambre et qu’on m’a forcée la main en croyant me « protéger ». Pff...
Je croyais bêtement avoir le contrôle alors qu’en fait pas du tout ! On ne m’y reprendra pas…
Il fallait m’opérer en ambulatoire sous anesthésie générale et je me souviens qu’avant qu’on m’endorme j’étais si angoissée que j’en ai vomi ! Je ne me sentais pas si tendue que ça pourtant, c’est la première fois de ma vie que j’ai vomi de stress.
Je me souviens clairement que j’ai senti la nausée monter tout doucement jusqu’à ma gorge, je me souviens l’avoir dit à l’infirmière-anesthésiste qui, la veille, avait galéré longtemps avant de trouver une veine dans mes deux bras à piquer pour me poser un cathéter et elle m’a demandé d’essayer de me retenir… Je suis rentrée chez moi couverte d’énormes bleus, j’ai « un système veineux mystérieux » m’a-t-on dit.
Puis j’ai vomi ma bile deux fois d’affilée dans le haricot en carton-pâte qu’elle m’a tendue en constatant du coin de l’œil deux mecs dans la salle, ils préparaient je ne sais quoi pour l’opération en discutant entre eux et l’un d’eux en particulier s’est arrêté net pour me regarder pendant que sa collègue m’expliquait que c’était dû au stress… Je me souviens de l’expression sur son visage, il paraissait terriblement inquiet pour moi, il ne m’a pas parlé mais parfois un regard suffit pour faire passer un message…
« Que t’est-il arrivé pour que tu aies si peur qu’on te soigne ? ».
Blackout.
Je me suis réveillée dans ma chambre entourée des infirmières et sages-femmes et finalement je me suis rendormie, incapable de parler correctement...
J’aimerais tellement ne plus jamais mettre les pieds dans un hôpital…
Enfin bref, j’en reviens à la psy.
Je n’ai pas une mémoire auditive donc je vais avoir du mal à retranscrire ce qu’elle m’a dit, je me souviens surtout qu’elle a beaucoup enfoncé des portes ouvertes quand je lui ai résumé ma vie…
Oui madame je sais que j’ai vécu mon enfance dans l’errance et l’instabilité, oui Manchester était une fuite.
OUI JE SAIS qu’à force de perdre toutes les personnes qui ont comptées pour moi j’ai développé un certain style d’attachement. J’ai essayé de ne pas m’attacher tout en ayant pourtant besoin d’être entourée de gens que j’aime.
Pas la peine d’essayer de me le faire comprendre j’ai conscience que ces 6 dernières années j’ai essayé de me convaincre que je n’aimais pas la personne avec qui j’étais parce que sinon j’allais paniquer à l’idée de la perdre et aussi de vouloir rester pour elle, j’ai compris toute seule que j’avais si peur qu’elle sorte de ma vie que j’ai tout fait pour l’empêcher de réellement y entrer comme ça j’étais sûre qu’elle n’en sortirait pas et au moins je ne pouvais en souffrir !
J’AI SABOTÉ CETTE RELATION.
(Spoiler Alert : J’en souffre quand même !).
Je sais.
Oui je sais qu’une thérapie c’est difficile et douloureux, je sais que je dois toucher le fond si je veux remonter et oui je sais que je dois passer par là si je veux mettre fin au cercle vicieux dans lequel je suis enfermée depuis plus de vingt ans parce que si j’essaie de construire quelque chose dans ma vie alors que je n’ai pas réglé mes traumatismes, tout va m’éclater à la figure.
Je suis dans un cycle qui se répète à l’infini, je sais. Tout se fait en arrière-plan, je sais.
J’ai de la chance dans mon malheur parce que le fait que tout s’effondre maintenant est une bonne chose dans le sens où justement, je n’ai encore rien construit de concret, je ne peux rien perdre pour l’instant.
Avant de me laisser partir elle m’a donnée sa carte pour que je l’appelle si j’ai besoin mais elle m’a quand même aussi précisée qu’elle ne prend pas de nouveaux patients...
Je comprends pas trop…
J’ai pas envie de l’appeler, quand j’ai essayé d’expliquer comment est réellement mon quotidien elle m’a accusée de lui mentir, les autres personnes qui vont me poser encore et encore les mêmes questions vont sûrement me dire la même chose… Comment je nous sors de là ?